Les collectivités ne peuvent pas tout
Dans mon édito j'ai écrit :"L'aventure a été belle, il faut qu'elle continue. Mais le sport professionnel a des exigences pour cela. Et parmi celles-ci, le nerf de la guerre : les moyens financiers. Seulement, quand on s'appelle Aurillac, on apprend vite qu'une préfecture de 30.000 âmes d'un département de 150.000 habitants ne peut rivaliser, par les sources financières classiques (subventions publiques, sponsors et mécènes), avec les autres clubs professionnels."
Ces jours-ci, l'actualité montre que Aurillac Handball n'est pas le seul club confronté à cette problématique. En effet, Cesson, champion 2009 de D2 et donc sportivement appelé à accéder en LNH, n'a pas obtenu l'autorisation de la Commission Nationale d'Aide et de Contrôle de Gestion (CNACG) d'évoluer dans l'élite la saison prochaine pour cause de budget insuffisant. Le budget présenté par le club breton se monte à 950.000€ alors que le minimum exigé pour s'engager en LNH est de 1,2 millions d'Euro. Le président de Cesson déclare : « Un club de LNH perçoit en moyenne 1,1 M € de subventions, alors que nous en touchons seulement 395 000 €, dont presque deux tiers de la ville de Cesson, dont l'attitude est irréprochable. C'est ce qui fait dire aux membres de la CNACG que nous ne pouvons pas évoluer en LNH. Ils ne comprennent pas ce manque d'investissement, ils pensent que notre position est trop fragile ! »
Alors Cesson et Aurillac même combat ? Personnellement, je réponds "pas vraiment" à cette question et je m'en explique :
- Les subventions publiques pour le AHBCA sont de 570.000€ contre 395.000€ pour Cesson. Donc pas si mal les collectivités auvergnates car l'argument de dire Cesson est une ville deux fois plus petite qu'Aurillac ne tient pas quand derrière Rennes Métropole totalise 385.000 habitants (contre 50.000 à la CABA), l'Ile-et-Vilaine 945.000 (contre 150.000 dans le Cantal) et la Bretagne 4.300.000 (contre 1.336.000 pour l'Auvergne).
- Avec 1,3 million d'Euro (actuellement) pour la saison prochaine et en ayant reçu un avis favorable de la CNACG, la situation du AHBCA au regard des critères d'engagement en LNH est bien plus solide que celle de Cesson.
Reste la question de cette moyenne de 1,1M € de subventions publiques en LNH. Là, oui Aurillac Handball est loin de ce montant, mais encore une fois il faut ramener cela à l'échelle de la ville, du département et de la région. Et lorsque l'on regarde les deux leaders nationaux, Montpellier perçoit 1M € soit 23,3% de son budget et Chambéry 1,1M € soit 30,2% alors que pour le AHBCA la part est de 37,9%. Donc à nouveau, pas si mal les collectivités auvergnates.
Je comprends la frustration de beaucoup de ne pas voir davantage les collectivités locales s'investir financièrement en faveur du AHBCA mais personnellement, a fortiori dans cette période tendue et d'incertitude de financements (crise impactant le revenu des taxes locales, compensation de la suppression de la taxe professionnelle, ...), je ne jetterai pas la pierre aux collectivités. Elles ne peuvent pas tout. La problématique première d'Aurillac Handball demeure celle du petit poucet, celle de la terre peu peuplée et enclavée (ce qui fait heureusement tout son charme et sa beauté !).
C'est pourquoi l'ambition du club, formidablement illustrée par tout son parcours des dix dernières années et cette 9e place pour sa première saison en LNH, doit trouver un relai fort dans la fierté de ses supporters et plus largement des cantalous et de tous ceux attachés au Cantal. Il faut rester optimistes et participer très massivement à la souscription publique. Allez Aurillac Handball !
Sources :
La Montagne
Ouest France
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